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sac à dos
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-VI- Argentine

Vendredi 21
Je suis sortie tôt de ma chambre-boite et tout était prêt sur la table de la cuisine-salle-à-
manger comme Christina me l’avait proposé. Après le pti-dej, nous commençons à laver la
voiture. Cafouillage : savon pas savon que les vitres et puis tout…..bref….Christina nous lave
la voiture. Elle a l’habitude, elle lave les camions ! On fait des photos, on échange nos
adresses et on s’en va…..vers Salta. Encore la piste, encore magnifique. Nous suivons le trajet
du fameux train des nuages. Les quelques touristes de San Antonio de los Cobres sont ses
passagers, et les coureurs du Dakar avec leur caravane. Je conduis aujourd’hui. Qu’est-ce

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que c’est beau. Nous continuons à monter sur le plateau, toujours plus haut plus pelé plus
désert dans la belle lumière du matin, puis nous basculons vers …..des grandes vallées où
nous retrouvons l’asphalte dans une grande et longue descente bordée de toutes ces
falaises extravagantes et multicolores du Noroeste. Idéal pour le vélo ! Mana et Ludo
s’endorment. Dommage. Des drapés noirs et ocres ou rouge ou orange, et puis des violets
des verts et des pics, des aiguilles, tout ce qui devaient dépasser des glaciers. Pas de photos,
je roule, il faut avancer, mais c’est bon aussi comme ça, sans se préoccuper du cadrage et
des contre jours. Si je veux le revoir je ferai confiance à ma mémoire, le petit œil dans la
tête. Je dirai comme Isabelle que ma plus belle photo est celle que je n’ai pas prise. On croise
et recroise la voie ferrée dont les grands ponts métalliques sont tout rouillés. Pas très
rassurant. Je préfère être en voiture. Et puis en train, c’est départ de Salta à 5 h du matin et
retour à minuit !
Ils se réveillent juste à temps pour ne pas sortir de leurs rêves avec le retour de la tôle
ondulée car on reprend une piste. La route normale qui suit plus ou moins la voie ferrée est
déviée. Il lui manque des morceaux. La piste suit le lit de la rivière. De sacré grosses flaques
parfois, qui m’ont faites stopper. Et puis on avait croisé une fiat alors je suis repartie et c’est
passé !
On se perd un peu pardi en rentrant dans Salta.
Nous avons un bon hôtel dans une grande maison coloniale tenue par plusieurs vieilles
dames toniques et un homme encore jeune affalé derrière un bureau. Il a deux de tension.
Qu’est-ce qu’elles lui ont fait encore ces femmes !
Il pleut. Nous irons boire un jus d’orange sur la place du 9 julio tout à l’heure.
Samedi 22
Vol vers Bariloche.
Escale inattendue à Mendoza. Comme un bus, l’avion se pose, lâche des passagers, et en
prend d’autres, tout simplement. Nous longeons la cordillère et survolons des déserts de sel.
Puis nous voyons très bien les vignobles de Mendoza et assez nettement le massif de
l’Aconcagua, énorme, très haut par rapport au reste de la chaine, et bien enneigé. 6 900 m
tout de même. En repartant de Mendoza on voit tous les glaciers, et l’étonnante succession
de volcans enneigés jusqu’à l’océan pacifique, que je crois voir……ça les fait rire….Très
différent de la chaine alpine qui est compacte, d’un bloc, soulevé et enneigé. Ici, on dirait
plutôt des furoncles ….…Ils sont très hauts par rapport au reste des montagnes.
Avec quelques difficultés nous avons enfin des chambres mais pas dans le même hôtel.
Tout est cher ici, enfin comme en France. Et les touristes ont pris un coup de vieux même
s’ils restent sportifs. C’est une des régions de trekking montagne escalade ski …. Nous avons
fait une petite rando qui nous a mené à pied (nous comptions sur le téléphérique) au
sommet d’un petit belvédère. On voyait beaucoup de lacs c’était magnifique…..la Suisse ! Et
les arbres, ces hêtres austraux ou de Magellan de la forêt de Cathédrale, sont ici énormes.
Les coigües.

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Nous avons diné dans un drôle de restau. On se serait cru chez les Hobbits, le seigneur des
anneaux. La maison était toute en troncs d’arbres.
Dimanche 23
On est tous les trois un peu malade …..à cause des sandwichs de l’avion ! Les tubes et les
voyages ! Ils n’aiment pas trop changer de régime les tubes, alors un petit pâté avarié et tout
est détraqué. Nous avons quand même fait plein de choses. Ca fait digérer.
Avec difficultés, nous avons loué une petite voiture pour faire une longue virée autour des
lacs. Impossible en bus. Nous avons laissé la voiture dans une clairière et nous nous sommes
baladés dans la somptueuse forêt. Les coigües sont des arbres qui peuvent devenir très très
grands, alors qu’ils sont tout petits et rabougris en altitude. Leur ombre légère laisse passer
la lumière dans les sous-bois plein de bambous ou de bois mort. Parce qu’ils cassent pas mal
ces grands géants, et ils se déracinent même, emportant avec eux tout dans leur chute. Tout
raisonne sous les hauts feuillages : la voix des autres promeneurs cachés par les bambous,
les cris des oiseaux, les autres bestioles…..Après être monté, on descend au bord d’un lac en
longeant des villas très cossues pour arriver sur une plage populaire où les argentins en
famille barbotent et font leur parilla (barbe cul) sur des foyers aménagés, ou sauvages au
risque d’une amende. Ils ont un vrai déménagement dans leurs vieux pickups. Ça fait de
sacrés picnics ! C’est très sympa ! Sont grassouillets tous ces argentins! En repartant Mana
trouve une petite fille perdue qui braille bien fort. Nous la ramenons vers la plage et elle
courre dans les bras de sa grand-mère. Elle avait tout faux la petite : c’est une Thérèse ! Elle
disait « là » alors que ça ne pouvait être que « là-bas »
Nous continuons notre tour. Un point de vue, deux points de vue. Tous pareils, plein de
monde……….. Une piste ! À gauche toute……Vers le village suisse….ah c’est bon la poussière
et les trous. Il n’y a personne, puis ça se repeuple….. Campeurs randonneurs routards de
tout âge et tout poil et nous voilà au village suisse. Des chalets dans des clairières, au bord
d’un ruisseau des boutiques, et encore une maison de Hobbit ou nous avons mangé une
sacrément bonne glace. A notre retour nous aurions voulu faire un peu de barque. Pas de
barque sur le lac, sur les lacs. Etonnant ! Un marché à prendre ! Alors on s’est promené dans
Bariloche et au bord de l’eau au milieu des argentins.
C’est dimanche, leur été et les vacances. Tout le monde est dehors. Côte à côte des beaux
4x4 et des épaves, comme à Buenos Aires.
Lundi 24
Drôle de journée !
Qui commence par une grosse déception !
Mais comment a-t-on fait pour se tromper tous les trois de jour pour partir à el Calafate.
Encore heureux, c’est un jour trop tôt et pas trop tard ! Nous avons donc, comme dit Mana,
gagné un jour sur l’espace-temps et nous restons un jour de plus à Bariloche. Mais tous les
hôtels sont pleins. Le patron de mon hôtel, el Gaucho, s’est bien moqué mais nous a trouvé

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des solutions : d’abord un cagibi à vélo pour nos sacs, et le soir une toute petite chambre
avec en plus un matelas par terre.
Ce précieux hôtelier nous a donné une adresse de location de kayak et nous nous sommes
régalés à ramer, certes bien trop près du bord au goût de Mana et Ludo qui aurait bien été
jusqu’à une ile là-bas loin au milieu de l’eau.
Après séchage bronzage picnic et copinage avec un gentil toutou qui a fini le poulet, il fallait
un coiffeur. Ça faisait déjà quelques jours que ça le chatouillait Ludo ! Quel dommage ! Moi
je lui ai fait des beaux cheveux…..et il les rase ! Et puis faim et puis soif…..On trouve tout ça à
Bariloche, et aussi un bureau d’Aeroline Argentina pour se renseigner et trouver un moyen
pour aller d’el Calafate à Ushuaia ! Une super gentille dame nous a expliqué que les chiliens
maintiennent toujours les véhicules sur la rive nord du détroit de Magellan en faisant la
grève des gros bateaux qui font traverser le bras de mer. Une histoire de prix de pétrole ! Ou
une histoire pour nous y faire aller en avion ! Nous prendrons l’avion. Et elle nous a donné
des adresses d’hôtel, de restau….Et on lui a dit que les sandwichs étaient dégueulasses ! Na!
En principe, vraiment, demain, on part en Patagonie Australe