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sac à dos
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III Mongolie

III Mongolie

   Il est 10 h  . Ça y est c'est parti. Gansuk et Ariunaa arrivent avec notre chauffeur Roïque et notre voiture. C'est un vieux 4X4 russe . Ils chargent matelas tentes nourriture et nos sacs qui ne sont vraiment pas grand chose à côté de tout le reste.  Nous partons pour quatre semaines. Gansuk reste à UB.

 Nous sommes tout juste sortis de la ville au milieu des trous et de la circulation que nous crevons. Il est 10h 30 . Je me demande bien où on va trouver un garage . Il y a bien quelques yourtes , des chevaux des yacks des chameaux enfin des dromadaires , mais pas de village. 

Que je vous dise : la Mongolie fait 1.564.116 km2 soit deux fois et demi la France . Il ya 3 millions d'habitants soit 2 habitants au kilomètre carré contre la France qui en a 119  au kilomètre carré. Et il y a 60 millions de têtes de bétail.  Donc en roulant roulant roulant dans cette immense steppe nous verrons plus d'animaux que de gens ... et que de garagiste !  .

Mongolie - Atlas Monde : Toutes les cartes des pays Une petite idée de notre itinéraire . Dans les grandes lignes. D'Oulan-Bator nous sommes allées au Nord-Est au parc Terelj. Puis nous sommes revenu vers Oulan-Bator pour nous diriger au  Nord-Ouest vers le lac Khövsgöl en passant par Erdenet et Mörön . Puis nous sommes descendues vers le Sud jusqu'au désert de Gobi ...Gansuk est têtu il a absolument voulu que nous y allions. Il a eu raison. Et nous sommes remontées à Oulan-Bator. 

La steppe verte commence  roussir,  à perte de vue. Un train passe Ariunaa nous dit que c'est le trans-orient-express.... Puis nous rentrons dans le parc Terelj au nord-est d'UB , où nous dormirons. C'est un lieu touristique pour les Mongols et pour les touristes. Il n'y a personne et nous longeons des collines des montagnes des mélèzes avec leurs belles épines vert-clair , des rochers et des troupeaux . A un pont de bois, nous attendons que passe un grand troupeau de chèvres accompagné par deux cavaliers . Nous arrivons dans le camping presque désert aménagé avec des yourtes. Elles sont spacieuses.  Il y a cinq lits posés collés à la paroi de feutre, un trou dans le plafond en cône où passe le tuyau du poêle, éteint pour l'instant, une table basse et c'est tout. Le chauffeur, Roïque, démonte la roue, déjante le pneu, sort ses rustines, colle, remonte , gonfle . Mon Dieu ! Et ça va tenir des milliers de kilomètres son truc-bricolage de vélo !

   Ariunaa nous fait déjeuner et nous partons nous promener. Il y a des edelweiss partout! Des champs d'edelweiss et je crois bien des gentianes bleues , les petites. Pas trop dépaysant si ce n'est que les tentes sont des yourtes et que les toilettes sont dans une cabane en bois. Il y a même un trône, une cuvette quoi  installée dehors. Bon, moi, j'irai dedans.  Le soir après la soupe au chou, nous jouons aux cartes . Un jeu russe , une sorte de barbu. Mimi ne joue pas aux cartes. Il a bien fallu qu'elle s'y mette pour les longues soirées mongoles. Nos voisins font beaucoup de bruit. Ariunaa nous explique que c'est le week end et que les citadins  d'UlaanBator viennent y chanter et y BOIRE de la vodka ...

Le lendemain nous avons fait avec Ariunaa une magnifique ballade à cheval de trois heures dans une vallée glacière où serpente une rivière à l'eau limpide et glacée. Au pas .... Elle est  bordée de montagnes couvertes de mélèzes . Nous avons vu des beaux troupeaux , de yacks surtout! Quel bel animal! Je les croyais plus grands.Ce sont des petites vaches à poils longs  au museau court et au poitrail plus haut que l'arrière train .  Les chevaux sont très petits. Ce ne sont pas les grands  du Gers !!! Comme nous passons dans plusieurs rivières, nos pieds sont trempés. Le gamin qui nous promène doit le faire exprès parce que ça l'amuse beaucoup. Il faut dire qu'on a beau avoir pris des leçons nous n'avons pas l'aisance la souplesse et l'élégance des Mongols. Nous avons laissés les chevaux je ne sais plus où et Roïque est venu nous chercher en voiture. Nous sommes allées au " super market " s'il vous plait : une petite cabane en bois avec un peu de tout. 

Le matin au réveil le sol est jonché de papillons de nuit blanc. Il parait qu'ils logent dans les feutres de yourtes et les détruisent. Encore une promenade à cheval, encore les pieds trempés, une averse de grêle, puis nous quittons le camp pour notre prochain campement en passant par le fameux " rocher de la tortue" du parc Terelj.

   Cette nuit nous allons chez l'habitant. Ça veut dire que: nous logerons dans une yourte à côté des yourtes de la famille des éleveurs. Souvent  ils vivent dans deux yourtes : une pour dormir et une pour cuisiner et manger et avec le tourisme il ont une troisième yourte.  Ils ont deux jeunes enfants. Un garçon et une fille . La petite fille vient nous montrer un bobo . Mimi la console. Elles ne  comprennent pas leurs mots mais des câlins ça marche dans tous les pays du monde. Nous avons amené quelques bricoles dont une poupée et un ballon de foot que Roïque gonfle. Je me souviens encore de la joie et de l'émerveillement de la petite fille avec sa poupée.  Le petit garçon était aussi très content d'avoir un vrai ballon et pas une boule de plastiques entortillés . Il y a un enclos et un abri en bois  à côté des yourtes. Ariunaa nous explique que c'est pour l'hiver . Une  rivière  borde leur camp . Nous y avons fait nos toilettes et notre petite lessive. Sans savon bien entendu.

Bien sûr pas de bruit excepté le chuchotement de la rivière , pas de pollution pas de poteaux de fils , le calme absolu. 

Nous les avons quitté au matin pour aller à UB changer de batterie ( c'est que qu'Ariunaa nous a dit )  et aussi de chauffeur. Ariunaa et Roïque ont eu des mots on ne sait pas pourquoi. Dommage Roïque était sympathique . Nous repartons avec Zorga. Un taiseux. Nous traversons une UB des pauvres et des sans abris qui vivent contre les gros tuyaux d'eau chauffés par la combustion des ordures et qui  alimentent le chauffage central des bâtiments de la ville. Les tuyaux sont parfois dans un tel état qu'on se demande comment elle peut arriver encore chaude  dans les appartements. Elle y arrive.  Nous allons au nord-ouest à 420 km d'UB vers le monastère d'Amarbayasgalant . 420 km de route de piste de boue de trous et de flaques . Nous longeons des serres  de légumes qui approvisionnent les grandes villes. Bien sûr le sol est gelé une grande partie de l'année et il faut bien manger quelques légumes . Du chou du chou du chou et des carottes des carottes des carottes ...des légumes pour la soupe ...dans laquelle on ajoute un morceau de viande  de gras d'os ... Ariunaa nous ajoutait toujours une crudité et  nous avons mangé du beurre de la crème fraiche et des yaourts comme je n'en n'avais jamais mangé de ma vie ... Il devait y avoir aussi un féculent sinon nos repas n'auraient pas été équilibrés et nous sommes revenues au bout de 4 semaines en pleine santé. 

Comme dans les quelques pays sous l'influence de l'union soviètique où je me suis promenée  les Russes ont organisé l'école et les soins médicaux  les hôpitaux , et d'autres infrastructures bénéfiques à l'économie comme les vers à soie en  Usbekistan par exemple....Ce serait intéressant de se pencher sur les côtés positifs de la " colonisation " Russe ....mais ce serait trop long pour un journal de voyage . Ici en Mongolie ce sont les serres. Elles sont entretenues parce qu'elles sont essentielles. 

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   Nous entrons dans la steppe que nous avions imaginé: pas de montagnes, des collines, de l'herbe rase et des troupeaux des troupeaux des troupeaux . Et bien sûr quelques  gardiens de troupeaux avec leur deel et leur grande perche . Nous montons deux tentes, le chauffeur devant dormir dans la voiture. Nous décidons d'inviter Ariunaa à dormir avec nous et de laisser une tente à Zorga . Il aura plus chaud. Parce qu'il ne fait vraiment pas très chaud. Mimi avoue qu'elle n'a jamais campé. Ça me stupéfait !!!!   Quel sport à trois dans une tente à deux places ! À quatre pattes se faufiler sous la tente sans si possible y faire rentrer des herbes qui piquent .....Puis préparer la couche ! L’espace pour chacune est réduit . Et ….comment agencer le tapis de sol...., la mousse ...., les couvertures ... et dans quel ordre pour faire le sol le plus souple possible ! ......Illusion  ça restera dur chaque fois que nous camperons ! Et l’oreiller  ? Pas d'oreiller . On se débrouillait en enroulant quelques vêtements . . Et comment s’habiller ...... Enfin , commencer par se déshabiller . Séparer le sale , le qui pue , le pour demain , le à mettre au chaud . Je mettais au chaud l'appareil de photo et Mimi son téléphone: les batteries ont horreur du froid . Maintenant qu’est-ce qu’on enlève ,qu’est-ce qu’on garde , et qu’est-ce qu’on met : 1 ou 2 pyjamas , combien de tricots ? Combien de polaire ? Chaussettes ou pas chaussettes ? Tout ça , à 4 pattes , à droite , à gauche , en cherchant , en perdant , en retrouvant.  Ariunaa est nettement plus agile et plus sobre .Dans le fond , c’est moins marrant d’être jeune ! Parce que nous , nous sommes mortes de rire .

Et ce n'est pas fini !

Il faut maintenant se glisser dans le beau sac blanc pour le moment , et en soie s’il vous plait, que j'ai cousu avant de partir. Ben oui la soie c'est plus chaud. Il faut y arriver sans trop de pli , avec les pieds bien au fond du sac, et après mettre tout ça dans le duvet . Ariunaa met une couverture dans le duvet . Alors là , ça me semble mission impossible !

Chacune se couche  et enfin  trouve une position , vêtue de tout notre sac à dos , dans toutes les différentes enveloppes .... et sur un maximum d’épaisseur pour être : con-for-ta-ble ……sans oublier l’oreiller ! Et dans la nuit , si l'une tourne, toutes les trois doivent tourner sinon carambolage de genoux et de coudes ....hahahahaha . Je vous jure qu'on dormait très très bien .... Et j'oubliais ... surtout surtout ne pas avoir envie de faire pipi ....Moi j'optais pour : aucune boisson après 5 h 

Bref nous faisons comme les chiens qui tournent 20 fois en rond sur leur couverture , avant d’enfin nous décider à arrêter tout ce cirque , épuisées et ... ravies d’être sous la tente en Mongolie.

 

III Mongolie